Livre. Avec « Le roman de Nadine », Léa Ngo Dibong raconte l’histoire d’une française qui décide d’écrire un livre pour sortir de la pauvreté.
Il y a des livres dont la trame est souvent difficile à saisir. Des romans qui vous entraînent dans une histoire au suspense leplus total. « Le Roman de Nadine » n’est pourtant pas un policier, encore moins un triller. Léa Ngo Dibong raconte la vie presque ordinaire d’une quadragénaire vivant à Paris. Son héroïne est une française de souche précise-t-elle. Ronde aux cheveux bruns, Nadine travaille comme baby sitter à domicile pour des particuliers très riches. Son salaire de 1000 euros (environs, 655957 F Cfa), lui permet à peine de joindre les deux bouts. Un matin pourtant, elle a la surprise de trouver un billet d’invitation pour un week-end en amoureux dans un hôtel cinq étoiles. Après des mois de privation, son compagnon a décidé de lui offrir ce luxueux séjour. Tout se passe bien jusqu’au jour où « son mec à elle », lui apprend que ce voyage est le premier et le dernier de leur histoire d’amour.
Effondrée par la rupture mais bien décidée à revivre ces moments de rêves, Nadine comprend qu’elle devra désormais compter sur elle-même pour s’offrir « les bonnes choses de la vie » et choisie de se lancer dans l’écriture d’un livre. A cette occasion, elle emporte le lecteur dans les méandres d’une vie faite de mauvais choix. A 26 ans, elle était déjà mère 5 enfants conçus dans des circonstances difficiles. Le premier à 16 ans à la suite d’un viol, le second avec un camarade de classe qui la délaisse ensuite. Le troisième à 22 ans avec un homme marié qui la paye pour avoir une fille, le quatrième avec un africain qui souhaite l’épouser mais qu’elle quitte pour un riche italien marié. Eloignée, de ses enfants repris par leurs pères, Nadine vit aussi sans nouvelles de ses parents et de ses frères et sœurs. Sa solitude est grande et sa peine lourde.
Ecrit à la troisième personne du singulier, « Le Roman de Nadine » surprend par le style narratif utilisé par l’auteure. Diplômée de gestion en hôtellerie-restauration, Léa Ngo Dibong installée en France n’a pas divisé son œuvre en chapitres. C’est une histoire racontée d’une seule traite. La platitude de ce livre peut aussi déranger certains lecteurs. Toutefois comme bons points, Léa Ngo Dibong qui a décidé « entre deux biberons » d’écrire montre[bn1] en accord avec l’écrivain Honoré de Balzac qu’un personnage ordinaire peut être un héros de roman.
Elsa Kane
Le Roman de Nadine
Léa Ngo Dibong
St Honoré Editions Paris