Engagement.Le chanteur rend un vibrant à son fils Carl et veut provoquer une prise de conscience quant à l’ampleur de ce trouble envahissant du développement.
Longtemps considéré comme une maladie mentale, l’autisme demeure, mal connu du grand public. Le Dr Mbassi Awa point focal autisme à la Fondation Chantal Biya, présente cette maladie comme étant un trouble envahissant du développement (TED). Ce trouble altère généralement les fonctions cognitives et les capacités de communication des personnes qui en sont victimes. Il apparaît dès la petite enfance et touche plus de garçons que de filles (le sex-ratio est de 4,5 garçons pour 1 fille au Cameroun. « Avec l’autisme, il y a perturbation dans le développement du langage. A 12 mois, l’enfant ne babille pas, il ne sait pas associer les mots à deux ans et ne peut pas montrer un objet à un adulte. Il ne manifeste aucun intérêt pour les jeux et les autres enfants. Avec les adultes, l’enfant victime d’autisme est totalement indifférent où alors manifeste une familiarité excessive », explique le Dr Mbassi Awa.
C’est de cette maladie que souffre Carl, le fils de Stephan Dayas, plus connu comme Esa, son nom de chanteur. « Carl est né le 5 janvier 1999 à la maternité du Port royal à Paris. Son autisme a été diagnostiqué à l’âge de deux ans et demi », explique Stephan Dayas. Ce diagnostique précoce a permis une prise en charge rapide et la famille a dû s’organiser pour pouvoir accompagner Carl dans son traitement. « Depuis plusieurs années, la semaine de Carl est bien organisée. Nous passons trois jours l’Institut médico-éducatif, ensuite il va pendant deux jours dans une école normale où il est inscrit. Il passe aussi deux séances d’orthophonie. A cela nous avons ajouté des cours de piano pour qui tient lieu de psychomotricité en plus du suivi dont il bénéficie déjà à l’Institut médico-éducatif », poursuit Steph l’artiste.
Sensibilisation
Conscient de ce que son fils a bénéficié d’un accompagnement efficient dans un contexte où l’autisme reste une problématique dans les pays développés et comme dans les pays pauvres, Esa a mis sur pied le projet Carl. Composé par Stephan Dayas, l’hymne à l’autisme est chanté en duo avec Christal la petite sœur de Carl. Il s’agit de montrer l’autisme n’est pas irréversible. Les médecins camerounais et français insistent d’ailleurs sur l’importance du diagnostique précoce, premier pas vers une prise ne charge adaptée. Aujourd’hui Carl est adolescent à peu près comme le autres. « Cette prise en charge lui a permis de garder son intégrité physique lui évitant ainsi l’automutilation et les crises d’épilepsie observées chez certains autistes. Elle lui apprit le langage et lui a fait perdre un tas de maniques. Elle lui a appris les bonnes manières lui permettant de se fondre dans la société », se réjouit le papa désireux de faire bouger les lignes.
L’idée du projet est d’utiliser un vidéo-clip documentaire pour provoquer une prise de conscience et des actions en faveur de cette maladie. Par ce qu’on ne guérit pas véritablement de l’autisme. C’est un combat avec plusieurs rounds. Chaque étape est importante et tous les maillons de la chaîne doivent être associés : les parents, les médecins-chercheurs, les éducateurs, les gouvernements, etc. Les ventes issues du ce disque permettront la mise en place d’autres activités de sensibilisation sur l’autisme au Cameroun et en France, assure Stephan Dayas.