Du 5 au 10 décembre 2017, la branche camerounaise de cette association a projeté 12 des 25 films finalistes dans les villes de Soa, Mfou, Mbalmayo, Okala, Akono et Obala.
Les projections ont débuté mardi 5 décembre dans la ville universitaire de Soa. Une soirée camerounaise égayée par deux des meilleures productions cinématographiques de l’année 2016 au Cameroun : « Les Murs » de Narcisse Wandji et « La Patrie d’abord ! » de Thierry Ntamack. En compétition dans la catégorie meilleur court métrage fiction, « Les Murs », 14 minutes produit par « Les films d’Ebène », met en scène Richard Meka, ex-directeur d’une grand société écroué dans un centre de détention où depuis 4 ans il attend avec angoisse son jugement. Présent mardi à Soa, Thierry Ntamack raconte à travers « La Patrie d’abord ! »,les tribulations de l’officier Arthur Ngando qui doit partir au front pour la guerre contre Boko Haram, alors même que son couple bat de l’aile. La deuxième journée s’est poursuivie à Okala avec le court métrage « La laine sur le dos » du tunisien Lotfi Achour et le long métrage « Diamond Island » de Davy Chou qui filme la vie sur cette île des rives de Phnom Penh symbole du Cambodge futur, un paradis pour les riches.
La journée de jeudi à Akono était réservée au documentaire avec « L’arbre sans fruit » d’Aicha Macky. A travers ce poignant long métrage de 52 minutes, elle raconte son histoire personnelle de femme mariée sans enfant dans un pays musulman et conservateur comme le Niger. « Djambar Sembène l’insoumis », 85 minutes du Camerounais Eric Bodoule Sosso est un vibrant hommage au père du cinéma africain. Vendredi 8 décembre, les enfants de Mbalmayo étaient à l’honneur avec « Samedi cinéma » de Mamouda Dia, 11 minutes, Sénégal et le film d’animation « Ma vie de courgette » de Claude Barras, 63 minutes, Suisse. Avec « Bêlon » de El Mehdi Azzam (Maroc), 26 minutes et « Swagger »,d’Olivier Babinet (France), 83 minutes ça été une journée spéciale banlieue à Mfou. Alors que les femmes étaient à l’honneur dimanche à Obala dans le département de la Lékié avec « Maman(s)» un court métrage fiction de Maïmouna Doucouré. Aïda l’héroïne a 8 et habite une banlieue parisienne lorsque son destin bascule. Son père est revenu de son voyage avec une deuxième femme. « Divines », Houda Benyamina (France) est un long métrage mettant en scène Dounia, jeune fille du ghetto où se côtoient trafics et religion et qui rêve d’amour et de réussite.
Conférence
En plus de ces activités, le Cna s’est aussi illustré à cette 5èmeédition des Trophées francophones du cinéma à travers l’organisation d’une conférence internationale sur le thème : « diffusion du cinéma dans l’espace francophone : enjeux et perspective ». La rencontre a rassemblé des experts de 4 pays francophone : le Cameroun, la Rca, la France et le Burkina-Faso.
Selon Stéphanie Dongmo, présidente du Cinéma numérique ambulant pour le Cameroun, initiatrice de l’événement, l’objectif de la conférence est de : « prendre le temps de réfléchir sur notre travail en tant que diffuseur. Cette conférence voudrait également interroger les nouvelles pratiques de diffusion en cours et les nouvelles démarches à saisir pour faire circuler les nouveaux produits africains. Ceci est important parce que les diffuseurs ont cette responsabilité d’établir un lien entre les productions et le public. Il faut aller vers le public désormais, le trouver là où il se trouve », a-t-elle expliqué.
La conférence s’est tenue sous forme de panel. Le premier panel a réuni Pierre Barrot, responsable des projets télévision à l’Oif avec une communication sur « Le cinéma dans l’espace francophone » : Longin Eloundou, responsable du ciné-école à l’Uy1, sur « les enjeux et perspectives des salles de cinéma » ; Jean-Marie Teno, réalisateur a parlé « Des enjeux de la télévision pour le cinéma » et Alexie Tcheuyap, directeur du département des études française à l’université de Toronto sur « La prolifération des festivals de cinéma ».
Au second panel, le réalisateur Thierry Ntamack est revenu sur son expérience de la distribution des films au Cameroun à travers son concept « Le Cinéma au prix d’une bière » qui a permis aux Camerounais de consommer le cinéma à un prix relativement accessible (1000 ou 1500 F Cfa le film en Dvd).
Journaliste, monteur, Serges Mbilika de la RCA est revenu sur les difficultés de faire vivre la culture dans un pays en guerre ou les artistes ne sont pas soutenus. Tandis que Wend-Lassida Ouedraogo, coordonnateur du Cinéma Numérique ambulant Afrique a parlé de l’expérience du Cna qui se présente comme une alternative pour la diffusion du cinéma, particulièrement dans les zones reculées pour les publics vulnérables et empêchés.
Sources : Cna, Tfo