Le dessin animé fait son cinéma au Canimaf
Du 18 au 20 octobre, l’Ifc a accueilli le festival du cinéma d’animation africain de Yaoundé. Les professionnels et le public ont partagé et découvert ce qui se fait de mieux dans cette industrie en pleine expansion.
Le rideau est tombé samedi soir sur la 2èmeédition du Canimaf, le festival dédié aux dessins animés et aux jeux vidéo africains au cameroun. Il a été lancé en 2017 par l’association «Tous’Anime ». En clôture du festival le 20 octobre à l’Institut français, le film d’animation à succès « Minga et la cuillère cassée » du réalisateur Claye Edou a drainé une fois de plus du beau monde. Petits et grands n’ont pas boudé le plaisir d’être là en réagissant avec enthousiasme aux scènes cultes du long métrage. Une séance cinéma interactive à l’image de la belle ambiance ayant régnée sur le site de l’événement. Les amateurs des dessins animés se sont bousculés aux portes pour regarder la vingtaine de films d’animation jeunesse et tous publics en projection. On a aussi observé une forte présence des professionnels du secteur : artistes visuels, plasticien, graphistes, 2 D, 3D et réalisateurs.
« Notre objectif est de promouvoir le film d’animation dans toute sa diversité en diffusant les projets des réalisateurs et des producteurs Camerounais en particulier et du monde général. C’est aussi un lieu de détection de talents, de partage d’expérience et de conseils car les jeunes qui ont des idées ne savent pas toujours comment faire pour développer leur projet », explique Jérôme Soffo Simo, réaliser/graphiste et délégué général du Canimaf Auteur de 2 courts métrages d’animation primés dans des festivals, Jérôme Soffo Simo précise que le Festival du cinéma d’animation africain de Yaoundé est né pour répondre au besoin d’un contexte marqué par un intérêt sans cesse croissant pour les jeux vidéo et les dessins animés africains. Un contexte favorisé par le boom d’internet et la démocratisation des savoirs accessible au bout d’un simple clic. Selon Jérôme Soffo Simo, le Canimaf veut contribuer à l’essor d’un film d’animation de qualité mettant en avant nos us et coutumes et donc un cinéma dans lequel les populations africaines peuvent se reconnaître.
https://twitter.com/elsanjiale/status/1054056791233966081
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Des pitchs à Annecy
A cet effet, cette 2ème édition du Canimaf a mis l’accent sut la professionnalisation des acteurs du secteur à travers l’organisation des ateliers et workshop. Il y a eu ce partage d’expérience d’Alain Ngambe Babillon, premier lauréat camerounais du concours de pitchs « Animation du Monde » lancé par le festival international du film d’animation d’Annecy en direction des pays « émergents » dans le but de « repérer, valoriser la créativité et accompagner des auteurs de projets dans le domaine de l’animation ». Alain Mgambe Babillon a raconté comment les experts du Marche du film du Festival d’Annecy considéré comme la messe du cinéma d’animation mondial forte de ses 50 ans d’existence, ont suivi son court métrage intitulé « Le garçon des nuages ».
Les promoteurs du Canimaf ont également dévoilé aux participants en quête de partenaires financiers ou techniques, des initiatives et dispositifs qui facilitent l’éclosion des créateurs indépendants de films d’animation. Autre temps fort, la présentation des travaux des studios de production basés à Yaoundé comme « 25 Frames » et « Balafun » ayant en commun de vouloir raconter le quotidien des enfants africains dans des styles variés (animation (2 D, 3 D, etc)
Les enfants étaient aussi à l’honneur. Ils ont été initiés à la construction des décors de films et ont découvert l’univers du film d’animation à travers des vidéos. Une démarche d’éducation et de sensibilisation visant à susciter dès le jeune âge l’intérêt pour le cinéma et la consommation des produits culturels.
Elsa Kane Njiale