Le concepteur de jeux vidéo de 34 ans, pionnier de cette industrie au Cameroun est l’un des plus créatifs de sa génération.
Il y a ceux qui croient fermement à la beauté de leur rêve. Malgré les aléas de la vie, ils savent rebondir pour donner libre cours à leur passion. Brillant développeur de jeux vidéo couramment appelés « Game » et d’applications pour mobiles et tablettes, Yannick Sabzé est de ceux-là. Basé en Ethiopie depuis trois ans, il séjourne actuellement au pays pour l’implantation de sa petite entreprise « Gameroon ». Sous le label de cette Pme montée grâce aux emprunts et à ses propres moyens, Yannick Sabzé vient de sortir « AKAN », un jeu vidéo 100% camerounais basé sur certaines de nos coutumes.
« L’action se déroule à Wemfa, un village imaginaire où les populations s’apprêtent à célébrer fête du grand esprit. Nji, un notable arriviste profite de l’occasion pour invoquer Akan, le génie du mal, afin de prendre la place du chef. Mais Nsy Foula, le fils du chef a été secrètement formé en science spirituelle et une lutte s’engage entre eux », explique Yannik Sabzé, qui présente son jeu vidéo comme un « breakout ». « Le principe du jeu est en effet de briser les masques, symboles du maléfice, à l’aide d’une balle spirituelle. La particularité du jeu est qu’il inclut des phases de combat entre Nsy Foula et les méchants », indique le développeur informatique. « AKAN » est son troisième jeu. « En 2011, j’ai développé Maskanoid, un jeu d’agilité par la suite, un projet de publicité par le jeu ou advergame, à travers « Legendary roaring lion ». Ces jeux étaient disponibles gratuitement. «AKAN » est disponible sur les supports Pc, mobiles, tablettes android. La version Apple iOS pour Ipphone et Ipad sera bientôt disponible. Le Cd coûte 3000 F Cfa au supermarché Dovv Bastos et l’application android est vendue à 1500 F Cfa à travers le mobile money », détaille-t-il avec la précision d’un entrepreneur méticuleux.
Mais comment un diplômé en communication et gestion d’entreprise s’est-il retrouvé dans la création des jeux vidéo ? « Je suis un passionné d’informatique », dit-il. La passion, un trait de caractère qu’il tient de son papa, feu David Ndachi Tagne, brillant journaliste à Cameroon-Tribune et Rfi, lequel lui offre à dix ans, son premier ordinateur. Et depuis, le jeune Yannick n’a pas décroché. En 2012, il s’envole pour un stage académique en Ethiopie, il propose un advergame à l’Union Africaine qui voit en ce projet ambitieux un moyen d’amener la jeunesse africaine à adhérer au panafricanisme. Ecrivain à ses heures perdues, Yannick Sabzé et avec Olivier Madiba de Kiro’o Game, les pionniers de l’industrie de jeux vidéo au Cameroun. « Le Cameroun est le seul pays d’Afrique à abriter deux entreprises de Game », dit-il fièrement. « Il faut maintenant que les gens consomment nos produits. Nous pourrons alors créer une industrie de jeux vidéo forte et des emplois ». C’est tout le bien qu’on lui souhaite.