Composé par le célèbre bassiste et son groupe Mandekan Cubano, l’album sort officiellement ce jour aux Etats-Unis.
Voilà bientôt quatre ans que Richard Bona parcoure les quatre coins de la planète avec l’orchestre Mandekan cubano. Ce groupe où on retrouve des cubains, mexicains et vénézuéliens est à lui seul tout un programme et réuni des musiciens à la doigtée très fine et aux expériences multiformes. Avec eux, le natif de Douala entraine ses fans dans un émouvant voyage au cœur de la culture afro-cubaine. L’album s’est inspiré de l'histoire des esclaves de langue Mandekan d'Afrique de l'Ouest débarqués à Cuba et des immigrants venus d’Espagne. Selon les premières notes critiques diffusées sur le net, la musique d’ « Héritage » est une fusion de rythmes traditionnels, de jazz afro-cubain, de ballades mélancoliques (avec deux pistes) et d’intermèdes chantés dans la pure tradition Sawa, dans un douala « ancien » que le célèbre bassiste a appris auprès de sa grand-mère.
L’album sort ce jour et déjà Richard Bona est annoncé ce 24 juin à la 37ème édition du festival Django Reinhardt qui se tient dans le département de Seine-et-Marne, en France. L’hommage d’un virtuose de la basse à un autre virtuose. Sur leur site internet, le directeur du festival explique cette ouverture par Richard Bona en ces termes :
«Richard Bona n’est pas seulement le bassiste le plus doué de sa génération, c’est aussi l’un des artistes les plus recherchés pour sa virtuosité, sa grâce vocale et ses mélodies».
Dans cet album qui sur le label Qwest Records du célèbre producteur américain Quincy Jones et paraît trois ans après le succulent « Bonafield », Richard Bona est resté musicalement fidèle à lui-même. Il continue d’explorer le créneau des musiques métissées. Quoi de plus normal pour quelqu’un se considérant comme un éternel étudiant en musique ayant ce besoin d’allé à la découverte de nouveaux sons ?
« Héritage », c’est aussi un message que ce globe-trotter aux dreadlorck nouées avec un turban veut sans doute faire passer : il est d’ici et de là-bas. En décembre 2015, le jazzman, avait d’ailleurs défrayé la chronique en répondant aux abonnés absents lors de la cérémonie au cours de laquelle, la médaille d’officier de l’ordre de la valeur devait lui être décernée. Cette sortie n’était que l’épilogue d’un feuilleton commencé en octobre 2014 lorsque le musicien virtuose naturalisé américain avait juré ne plus mettre les pieds au Cameroun tant qu’un visa d’entrée lui sera demandé. Depuis de nombreuses années, Richard Bona soulève la question de la double nationalité pas reconnue au Cameroun et pense dans le qu’il est temps que cette loi soit revue. Le contexte est et les réalités actuelles l’obligent pense-t-il. S’il n’est jamais facile d’être d’ici et d’ailleurs, le public ne boudera surement pas le partage de ce bel héritage.