Bonjour Nancy Fawoh. Comment est-ce que tu te sens au lendemain de ton prix spécial gagné dans le cadre l’édition 2022 des ABC Blogs Awards en septembre ?
Je suis très heureuse d'avoir remporté ce prix spécial pour la promotion de la paix. C'est le couronnement d'un long travail et surtout d'un travail bien fait.
Tu as été primée pour ton action en faveur de la paix. Alors j'aimerais savoir comment tu utilises ton blog pour faire cette sensibilisation ?
Le journaliste de paix, c'était un peu ma base. Et le déclic c'est parce que je viens de l'une des régions du Cameroun qui traversent une crise depuis 2016. Dans ce contexte, c'était important pour moi que les articles que j'écris, toute l'information que je traite doit être une manière de sensibiliser, montrer l'importance de la paix et ne surtout pas inciter à la violence. Comme un grand nombre de mes lecteurs est anglophone, j'évite les discours de haine, une information qui provoque une réponse violente. Donc c'est un peu comme ça que j'utilise mon blog. C’est un travail que j'effectue depuis 2020. En effet, j’ai travaillé au niveau de la télévision. Mais ça ne me donnait pas satisfaction en termes de ligne éditoriale. Mon travail était réécrit d'une manière que je ne reconnaissais plus la version que j'avais envoyée. Je me suis dit ok si c'est comme ça, c’est mieux de réaliser quelque chose où c'est moi qui définis ma ligne éditoriale. Avec l'aide de mes amis donc, je me suis lancée dans la création d’un média.
Du 29 au 30 septembre 2022 dans le cadre du Colloque international sur les médias en ligne, tu as fait partie des panélistes d’une conférence. Est-ce que tu peux revenir sur la causerie que tu as animée ?
Nous étions trois panélistes. Mélanie Ndefru, Caroline Mveng et moi-même avons entretenu l’assistance sur le thème : « Digital et social Média : Effective tools for storytelling in times for crisis ». La modération était assurée par Laure Nganley de #Defyhatenow, une association qui promeut la paix et lutte contre les discours de haine. Il était question de partager notre expérience en expliquant comment on utilise les articles et comment on utilise les storytelling pour promouvoir la paix dans notre entourage. Surtout que plusieurs d’entre nous viennent des régions en crise. Notre audience est beaucoup constituée d’anglophones
Le Colloque international des médias en ligne a abouti à l’élaboration d’une charte. Un comité scientifique présidé par le Pr Atenga et les Associations des blogueurs de plusieurs pays africains dont l’Association des blogueurs camerounais ont travaillé dessus. Que penses-tu de tout ça ?
Le colloque a été une bonne opportunité pour les gens qui utilisent internet pour partager leur contenu de se former et d’en savoir plus sur les bonnes pratiques en ligne. C’était une occasion d’acquérir plus de rigueur dans l’activité. Ce colloque a permis d’avoir une charte africaine pour les bonnes pratiques en ligne. Et dans notre environnement où les lois sur la communication digitale sont encore rares, la charte va permettre l’auto régulation de la blogosphère africaine. C'est tellement important. Tous les utilisateurs du web pourront l’utiliser comme un guide.
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J’ai étudié à l'université de Buea où j'animais une émission radio intitulée "Économiste perspective" et après ça, je pars à la télévision où je fais un an. J'avais un programme économique. J’étais beaucoup pour l’information économique. J'avais cette soif de passer les messages surtout en ce qui concerne l’économie de pays. C'était un peu ma motivation. J'ai lancé mon journal papier en 2019 mais et le site web en 2020 et c'était pour moi une manière de vivre de mon travail. Cela n’a pas été facile. Par exemple, les entreprises ne peuvent pas te donner la publicité s'ils ne te connaissent pas. Il faut faire ses preuves. C'était un gros challenge pour moi et j'ai utilisé le digital. Je peux dire que les réseaux sociaux m'ont tellement aidé à vendre le journal parce qu’on avait les gens qui voyaient le journal sur Facebook, sur WhatsApp. Donc le digital m'a aidé à construire ma visibilité. Et je me dis ok, il faut aussi l'utiliser (le digital) pour la sensibilisation des populations.
Propos recueillis par Elsa Kane