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Défenseurs de l'environnement

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Mieux s'informer pour mieux défendre

Venus de toute l’Afrique centrale, ils se sont réunis du 29 au 31 mars à Yaoundé au Cameroun dans le cadre d’un colloque international sur les droits des peuples autochtones et la gestion des ressources naturelles en Afrique centrale.


 Le défenseur de l’environnement est une personne dont l’action de promotion et de protection se focalise autour de l’environnement. Le défenseur agit pour défendre ses droits, celui d’une communauté, d’un groupe de personnes ou de la nature elle-même.

Pendant trois jours, une soixantaine de jeunes ayant ce profil se sont retrouvés à Yaoundé dans le cadre du colloque international sur les défenseurs de l’environnement d’Afrique centrale.

Organisée par le Centre pour l’environnement et le développement (Ced) avec l’appui de l’Union Européenne, la rencontre était placée sous le thème « Peuples autochtones, communautés locales et ressources naturelles en Afrique centrale : Quels droits ? Quelles mesures de protection ? Quel (s) rôle (s) pour les défenseurs de l’environnement ».


Credit photo : Brainforest Gabon
 L’objectif de la rencontre de Yaoundé était de dresser l’état de lieux en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles et le respect des droits de l’Homme et des peuples dans le bassin du Congo. En effet, partagée par les 6 pays d’Afrique centrale, la forêt du bassin du Congo qui couvre deux millions de km2 est surexploitée par des entreprises étrangères souvent peu respectueuses des droits de communautés riveraines. La biodiversité et les ressources naturelles disparaissent à un rythme effrayant s’alarment les écologistes. Le problème de cette déforestation est aussi économique parce qu’il prive les populations riveraines et les Etats de ressources financières importantes.


Il était également question d’analyser les impacts et les freins des initiatives de protection de l’environnement déjà existantes, de proposer des solutions en vue d’une meilleure gestion des ressources naturelles d’Afrique centrale. Un accent a été accordé au renforcement des capacités des défenseurs de l’environnement. Ceci parce que la surveillance des activités d’exploitation forestière et le suivi du respect des droits des communautés n’est pas une activité facile. Chaque jour, des défenseurs de l’environnement risquent leur vie pour éviter la destruction des forêts.  Ils ont donc reçu des formations pour savoir pourquoi, comment, avec qui défendre l’environnement et quels sont les mécanismes juridiques existants pour protéger leur actions sur le terrain. Des moments intenses qui se sont achevés avec la publication du rapport sur la situation des défenseurs de l’environnement en Afrique centrale.
Elsa Kane Njiale


Présentation du rapport sur la situation des défenseurs de l’environnement Afrique centrale

« Sous les radars : bref aperçu de la situation des défenseurs de l’environnement en Afrique centrale ». Tel est le titre du document de 100 pages produit par le Centre pour l’environnement et le développement Ced (Cameroun), l’Observatoire Congolais des droits de l’Homme (Congo), Brainforest (Gabon) et la Maison de l’enfant et de la Femme pygmées (République centrafricaine).  Il a été réalisé avec l’appui financier de l’Union Européenne dans le cadre du projet « Verdir le respect des droits de l’Homme dans le bassin du Congo ».

Le but d’une telle initiative est d’attirer l’attention des populations, des médias et surtout les autres organismes de promotion des droits de l’Homme, des cas de violation de droits générés par l’exploitation des ressources naturelles. Le rapport a également pour but d’offrir aux Ong œuvrant en faveur de la protection de la nature et de la gestion des terres, des outils adéquats pour l’amélioration de la protection des droits de l’Homme dans un contexte de l’exploitation forestière.

C’est un document complet édité en français et en anglais et divisé en 5 parties bien distinctes. Sans être la plus importante, la partie 3 est celle qui retient le plus l’attention. Dans cette rubrique, le rapport présente à travers des témoignages bien fouillés, les exactions commises par certaines multinationales sur les défenseurs de la nature.  Coups et blessures, harcèlement judiciaire, intimidation, accaparement de terre, etc. Voilà le lot quotidien des hommes et femmes qui ont choisi de défendre l’intérêt général.

 Le rapport révèle également que « la prise en compte des droits des communautés dans les pays d’Afrique centrale n’est pas suffisante. Que ce soit en ce qui concerne l’identification, et la protection des droits dans le processus d’attribution de retombées économiques suffisantes des droits et de la préparation de l’exploitation. Encore moins pendant la protection des droits pendant l’exploitation et organisation au bénéficie des communautés riveraines ».

Parce qu’ils sont nombreux à ne pas maitriser la loi et les mécanismes de protection, le rapport présente le cadre juridique de protection des défenseurs de l’environnement et précisant les traités internationaux qui protège le protecteur de la nature en cas de violation de ces droits. Pour une information plus complète, les rédacteurs du rapport ont ajouté un tableau récapitulatif des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et à l’environnement ratifiés par les Etats d’Afrique central.

 E K N









X-Maleya à la conquête de l’Allemagne

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Musique. Le trio est annoncé du 14 au 20 mai pour une série de concerts dans les villes de Frankfurt et Berlin.

On arrête plus la machine X-Maleya ! Après la France en 2014, le Canada en 2015, c’est au tour de l’Allemagne de succomber à l’Afro-pop décoiffant du trio. La nouvelle est contenue dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction. Le groupe, qui vient de commettre un cinquième album « Playslist » bien accueilli par la critique te le public est annoncé le samedi 14 mai au Willy Brandt Halle à Frankfurt pour un show en live de 16h30 à 4h30. Après cette communion, Roger, Hais et Auguste mettront le cap sur la capitale Allemande au Huxleys neue well. Dans cette mythique salle, un des symboles du patrimoine culturel allemand (il existe depuis 1880 selon Wikipédia), X-Maleya inscrira son nom en lettre d’or à côté de la centaine d’autres artistes de renommée internationale qui s’y sont produits. Quoique plus court (de 17h à 2h30), le spectacle sera aussi un show en live.

 Organisés en collaboration avec la structure « MM IMMO Ivest UG » représenté par le Camerounais Fabien Monefong, ces concerts se tiennent dans un contexte particulier. Celui de la célébration du 10ème anniversaire de la sortie de en 2006 « Exil » le premier album de X-Maleya.

Pour cette nouvelle aventure qui marque un autre cap décisif dans leur carrière musicale lancée il y a plus de 10 ans, X-Maleya sera accompagné de leur orchestre au complet. Notamment Ruben Binam, le chef d’orchestre qui sera au Clavier, de Jean Paul Liectche à la base, Fabrice Metogo à la guitare, Paul Ndedi à la batterie, René Mboumoua Mboumoua aux platines, Hugues Francky Ngafang et Curtis Baiyee pour les chorégraphies.

Fidèle à son esprit de partage X-Maleya tend à nouveau la main à la presse locale comme ce fut le cas en 2014 lors de leur spectacle à l’Olympia. « Le groupe sera également accompagné de la journaliste Jeanne Ngo Nlend, responsable de l’administration et de la communication du Label XM Music et de l’équipe technique et logistique. Un comité de journaliste ne service dans des médias camerounais (Crtv, Canal 2) fait aussi parti de cette nouvelle aventure à la X-Maleya », indique le communiqué de presse.

 Le « X-Maleya germany tour » est la poursuite d’un agenda 2016  hyper chargé. Dès Août, Roger, Hais et Auguste s’envoleront à nouveau cette fois ils iront vendre le rêve camerounais chez Barack Obama au cours d’une tournée longue de trois mois avant de rejoindre le vieux continent en Novembre.  Et le meilleur pour la fin ce sera au « mboa » pour communier avec une horde de fans impatients à travers des concerts géants. Vous avez dit trois gars dans le vent !


 Elsa Kane



Yannick Sabzé : Un créateur haut de « Game »

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Le concepteur de jeux vidéo de 34 ans, pionnier de cette industrie au Cameroun est l’un des plus créatifs de sa génération.

Il y a ceux qui croient fermement à la beauté de leur rêve. Malgré les aléas de la vie, ils savent rebondir pour donner libre cours à leur passion. Brillant développeur de jeux vidéo couramment appelés « Game » et d’applications pour mobiles et tablettes, Yannick Sabzé est de ceux-là. Basé en Ethiopie depuis trois ans, il séjourne actuellement au pays pour l’implantation de sa petite entreprise « Gameroon ». Sous le label de cette Pme montée grâce aux emprunts et à ses propres moyens, Yannick Sabzé vient de sortir « AKAN », un jeu vidéo 100% camerounais basé sur certaines de nos coutumes.
« L’action se déroule à Wemfa, un village imaginaire où les populations s’apprêtent à célébrer fête du grand esprit. Nji, un notable arriviste profite de l’occasion pour invoquer Akan, le génie du mal, afin de prendre la place du chef. Mais Nsy Foula, le fils du chef a été secrètement formé en science spirituelle et une lutte s’engage entre eux », explique Yannik Sabzé, qui présente son jeu vidéo comme un « breakout ». « Le principe du jeu est en effet de briser les masques, symboles du maléfice, à l’aide d’une balle spirituelle. La particularité du jeu est qu’il inclut des phases de combat entre Nsy Foula et les méchants », indique le développeur informatique.  « AKAN » est son troisième jeu. « En 2011, j’ai développé Maskanoid, un jeu d’agilité par la suite, un projet de publicité par le jeu ou advergame, à travers « Legendary roaring lion ». Ces jeux étaient disponibles gratuitement. «AKAN » est disponible sur les supports Pc, mobiles, tablettes android. La version Apple iOS pour Ipphone et Ipad sera bientôt disponible. Le Cd coûte 3000 F Cfa au supermarché Dovv Bastos et l’application android est vendue à 1500 F Cfa à travers le mobile money », détaille-t-il avec la précision d’un entrepreneur méticuleux.
Mais comment un diplômé en communication et gestion d’entreprise s’est-il retrouvé dans la création des jeux vidéo ? « Je suis un passionné d’informatique », dit-il. La passion, un trait de caractère qu’il tient de son papa, feu David Ndachi Tagne, brillant journaliste à Cameroon-Tribune et Rfi, lequel lui offre à dix ans, son premier ordinateur. Et depuis, le jeune Yannick n’a pas décroché. En 2012, il s’envole pour un stage académique en Ethiopie, il propose un advergame à l’Union Africaine qui voit en ce projet ambitieux un moyen d’amener la jeunesse africaine à adhérer au panafricanisme. Ecrivain à ses heures perdues, Yannick Sabzé et avec Olivier Madiba de Kiro’o Game, les pionniers de l’industrie de jeux vidéo au Cameroun. « Le Cameroun est le seul pays d’Afrique à abriter deux entreprises de Game », dit-il fièrement. « Il faut maintenant que les gens consomment nos produits. Nous pourrons alors créer une industrie de jeux vidéo forte et des emplois ». C’est tout le bien qu’on lui souhaite.

X-Maleya à la conquête de l’Allemagne

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Musique. Le trio est annoncé du 14 au 20 mai pour une série de concerts dans les villes de Frankfurt et Berlin.

On arrête plus la machine X-Maleya ! Après la France en 2014, le Canada en 2015, c’est au tour de l’Allemagne de succomber à l’Afro-pop décoiffant du trio. La nouvelle est contenue dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction. Le groupe, qui vient de commettre un cinquième album « Playlist » bien accueilli par la critique et le public est annoncé le samedi 14 mai au Willy Brandt Halle à Frankfurt pour un show en live de 16h30 à 4h30. Après cette communion, Roger, Hais et Auguste mettront le cap sur la capitale Allemande au Huxleys neue well. Dans cette mythique salle, un des symboles du patrimoine culturel allemand (il existe depuis 1880 selon Wikipédia), X-Maleya inscrira son nom en lettre d’or à côté de la centaine d’autres artistes de renommée internationale qui s’y sont produits. Quoique plus court (de 17h à 2h30), le spectacle sera aussi un show en live.

 Organisés en collaboration avec la structure « MM IMMO Ivest UG » représenté par le Camerounais Fabien Monefong, ces concerts se tiennent dans un contexte particulier. Celui de la célébration du 10ème anniversaire de la sortie de en 2006 « Exil » le premier album de X-Maleya.

Pour cette nouvelle aventure qui marque un autre cap décisif dans leur carrière musicale lancée il y a plus de 10 ans, X-Maleya sera accompagné de leur orchestre au complet. Notamment Ruben Binam, le chef d’orchestre qui sera au Clavier, de Jean Paul Liectche à la base, Fabrice Metogo à la guitare, Paul Ndedi à la batterie, René Mboumoua Mboumoua aux platines, Hugues Francky Ngafang et Curtis Baiyee pour les chorégraphies.

Fidèle à son esprit de partage X-Maleya tend à nouveau la main à la presse locale comme ce fut le cas en 2014 lors de leur spectacle à l’Olympia. « Le groupe sera également accompagné de la journaliste Jeanne Ngo Nlend, responsable de l’administration et de la communication du Label XM Music et de l’équipe technique et logistique. Un comité de journaliste ne service dans des médias camerounais (Crtv, Canal 2) fait aussi parti de cette nouvelle aventure à la X-Maleya », indique le communiqué de presse.

 Le « X-Maleya germany tour » est la poursuite d’un agenda 2016  hyper chargé. Dès Août, Roger, Hais et Auguste s’envoleront à nouveau cette fois ils iront vendre le rêve camerounais chez Barack Obama au cours d’une tournée longue de trois mois avant de rejoindre le vieux continent en Novembre.  Et le meilleur pour la fin ce sera au « mboa » pour communier avec une horde de fans impatients à travers des concerts géants. Vous avez dit trois gars dans le vent !


 Elsa Kane



Yaoundé :Le festival de Cannes comme si vous y étiez

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Cinéma.  Mercredi soir à l’Ifc de Yaoundé, les cinéphiles ont suivi en direct la cérémonie d’ouverture de ce prestigieux rendez-vous.


 Un décor des grands jours avec ce tapis rouge savamment déroulé, des paparazzis faisant crépiter leurs appareils photos devant des invités vêtus à la dernière mode, chic et élégants dans leur smoking et robes de soirée. De belles hôtesses en bleu et blanc, des serveurs en blouse blanche proposant de petites douceurs et du bon vin. Tous les ingrédients étaient réunis par la direction de l’Institut français de Yaoundé pour faire de cette soirée un moment inoubliable. Et le public a répondu pré- sent. 

Acteurs culturels, journalistes, des cinéastes comme la talentueuse Françoise Ellong ou « le patriarche » Gérard Essomba sont venus vivre en direct l’ouverture de la 69ème édition diffusée en direct par Canal +. Cette année, le jury du festival de Canne est présidé par le réalisateur et scénariste australien Georges Miller. Il sera accompagné de membre comme l’actrice américaine Kristen Dunst ou encore la chanteuse française Vanessa Paradis. La soirée a pris une tournure psychodramatique avec la diffusion d’ « Eperdument », un film dramatique français réalisé par Pierre Godeau et sorti en 2016. Projeté en lieu et place de « Café Society » du réalisateur américain Woody Allen, le film d’ouverture du festival pour lequel l’Ifc n’a pas obtenu le droit de retransmission. Inspirés de faits réels, « Eperdument » raconte la passion amoureuse d’une détenue et d’un directeur de prison. Une production magnifiquement portée par l’actrice Adèle Exarchopoulos. 

Le Cameroun absent sur la croisette 

Ce grand moment a aussi été l’occasion de revenir sur la place du cinéma au Cameroun, notamment de la participation de notre pays à ce rendez-vous à la fois culturel, économique et touristique. Le constat est qu’aucun réalisateur africain ne figure sur la liste des films en compétition. Petite consolation tout de même avec la participation dans la catégorie « Un certain regard » des films « Eshtebak » de l’Égyptien Mohamed Diab et « Hissen Habré », une tragédie du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun. Le seul court-métrage en compétition officielle est une production tunisienne de 15 minutes : « La haine sur le dos ». Malgré tout, c’est sur une note joyeuse que les cinéphiles se sont séparés avec les vœux qu’une véritable collaboration s’établisse entre l’Ifc et le festival de Cannes. En attendant Stéphane Leclerc et son équipe nous donne déjà rendez-vous l’année prochaine. 

Elsa Kane Njiale 




Maladies Rares : Des chirurgiens opèrent gratuitement à Yaoundé

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Santé. Conduite par des experts français, une campagne humanitaire se déroule à l’hôpital gynéco-obstétrique et à l’hôpital central jusqu’au 22 mai. 


Eugénie Melingui tient tendrement sa petite Oscarine dans ses bras. Agée de sept ans, Oscarine ne parle pas et ne marche. Oscarine est une malheureuse victime des maladies rares. Des affections ainsi appelées parce qu’elles touchent un nombre restreint de personnes par rapport à la population générale. Depuis la naissance de sa fille, Eugénie Melingui a fait le tour des formations hospitalières de Yaoundé sans succès. Ce jeudi 12 mai, elle se trouve à l’hôpital Gyneco-obstétrique où se dé- roule une mission de chirurgie pour les personnes victimes des maladies rares. Cette campagne humanitaire est organisée par l’Association pour la lutte contre les maladies rares, les maladies orphelines et le handicap en Afrique (Almoha). « J’ai été informée que des médecins consultent et opèrent des enfants. Je suis venue avec grand espoir d’offrir des soins appropriés à ma fille, surtout que cette campagne est gratuite, explique-t-elle au milieu d’autres parents venus nombreux.

 La mission humanitaire compte 14 spécialistes venus de France. On retrouve des spécialistes de la chirurgie plastique, néonatale des malformations digestives et urinaires, la chirurgie orthopédique, des cancers rares, de la tyroïde, des cancers gynécologiques, etc. « Nous avons orienté la campagne vers ces opérations parce qu’elles répondent au besoin des malades recensés depuis quelques années par Almoha », explique Nadine Abando, la coordinatrice de la mission.

 Sous la coordination de Dr Pierre Philippe Massaut, chef de service de chirurgie digestive hépatobiliaire, endocrinienne à l’hôpital de Cochin, ils pratiquent des urgences chirurgicales sur les enfants et les adultes. Pour les adultes, les consultations se font à l’hôpital central tandis que les enfants sont reçus à l’hôpital Gynécoobstétrique de Ngousso. Ici, le travail se fait en deux phases. Après les inscriptions, les patients sont dirigés vers le Dr Damien Haye du département de génétique médicale à l’hôpital Robert Debré pour des consultations génétiques. Les opérations chirurgicales sont effectuées par une équipe de cinq personnes parmi lesquelles Dr Claire Raquillet, chef service de chirurgie viscéral infantile à l’hô- pital Robert B. « Nous avons commencé mercredi. Et ce jeudi nous sommes à 27 consultations génétiques », explique le Dr Damien Haye. Depuis le début des missions 10 patients ont déjà été opérés. Il est question d’opérer quatre patients par jour.

 D’après Nadine Abondo, il existe au Cameroun un véritable problème de prise en charge des maladies rares. « Outre la rareté des spécialistes, les soins sont très coûteux, il faut au moins réunir 10 millions FCfa pour opérer un enfant en Europe. Peu de personnes suivies par Almoha ont ces moyens », révèle-t-elle. C’est pourquoi en plus de redonner espoir aux parents, l’autre volet de cette campagne porte sur le renforcement des capacités des professionnels camerounais. Des cours à l’attention des étudiants en mé decine sont également dispensés
 Elsa Kane Njiale

Les dernières innovations ne vitrine au Village numérique

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Economie numérique. Start up, développeurs, entreprises de téléphonie mobiles, médias spécialisés montrent leur savoir-faire au musée national à Yaoundé.


  « Bienvenu au village androïde ». Le message est inscrit en gros caractères sur une banderole à l’entrée du musée national. Impossible pour le piéton de ne pas remarquer cette effervescence inhabituelle. Une centaine de jeunes gens vont et viennent entre des stands décorés de publicités vantant divers produits liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

En marge du forum « Investir au Cameroun terre d’attractivités », un « village androïde » a ouvert ses portes hier au musée national. Organisé par le ministère des Postes et télécommunications, l’événement est placé sous le thème : « Economie numérique, pôle d’investissement dans le chantier de l’émergence du Cameroun ».  

 Selon Minette Libom Li Likeng, l’objectif de cette foire est de faire connaître les atouts du Cameroun dans le domaine de l’économie numérique. Notamment en ce qui concerne le taux de pénétration de la téléphonie mobile qui est de 75% tandis que le taux de pénétration d’internet tourne autour de 20 %. L’autre atout du Cameroun, souligne le Minipostel, c’est le dynamisme de sa jeunesse. Elle pressente des projets innovants dans les domaines de la santé, de la communication, du e-commerce, etc.

Ces jeunes porteurs de projets sont d’ailleurs venus nombreux à cet événement, le premier du genre au Cameroun. C’est le cas de la Start up « Gifted Mom ». Créée par Alain Nteff, « Gifted Mom » est une « hotline » mise en place pour permettre aux femmes des villages enclavés de bénéficier d’un suivi prénatal et postnatal. Ceci grâce à des messages et appels téléphoniques à moindre coût.  Pour faciliter l’accès à l’éducation, Yann Nkengne a conçu le « Kwiizi box ». Il s’agit d’ un micro-ordinateur qui permet d’avoir accès à des contenus éducatif, des appels et le partage de fichier gratuitement pour des milliers d’étudiants au Cameroun, en Afrique, mais aussi dans  le monde"

Non loin de là se trouve aussi la start up « Njorku ». Lancée en 2011, ce moteur de recherche aide les jeunes dans pour leur recherche d’emploi au Cameroun et en Afrique.

 Dans le domaine du e-commerce, le public a pu découvrir le site de vente en ligne www.lalala.cm qui cible les petits vendeurs. « Nous plate-forme cible veut valoriser les produits locaux comme le tapioca, le couscous, etc. Nous permettons aux vendeurs indépendants d’élargir leur clientèle », explique Leaticia Manga. 

Le village androïde aide les jeunes scolaires de recueillir des informations sur les écoles et universités proposant des formations dans les filières du marketing digital ou des Tics. Le programme d’activité prévoit aussi une foire aux projets, des speed dating professionnels. « Nous sommes venus pour participer aux ateliers de formation en tics », explique Joëlle élève ne classe de seconde.

Pour les exposants, c’est une belle initiative à pérenniser. « Les jeunes ont besoin d’un espace pour montrer leur savoir-faire et vulgariser leur action. Je suis content d’être là. C’est l’occasion de faire connaitre mon entreprise et de trouver de nouveaux partenaires. J’aimerais aussi que le gouvernement prenne des mesures pour faire connaître les jeunes entrepreneurs à l’international », souhaite Beaugas-Orain Djoyum, directeur de publication de Tic Mag.com qui fermera son stand le 18 avril à la clôture du village androïde


 Elsa Kane       

Les Lionnes en communion avec le public

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Yaoundé. Elles ont pris part à un spectacle de musique le 26 juin  au Centre culturel camerounais.

 Il y avait du monde vendredi 26 juin au Centre culturel camerounais. Une marée humaine vers ce lieu dès les premières de l’après-midi pour acclamer les Lionnes Indomptables. Sorties de la coupe du Monde féminine 205 au huitième des finales après de brillantes prestations, les pouliches d’Enow Ngachu prenaient part à un show case organisé en leur honneur par l’association « Sport et Elles ». Réglées comme des montres suisses, elles sont arrivées pile à l’heure avec à leur tête Céline EKo, la présidente de la commission nationale de football féminin et d’autres membres du staff.  C’est avec beaucoup de plaisir qu’elles ont regardé le clip de « Bom Bom » le titre de l’album « Reines d’Afrique ». Un hymne patriotique réalisé en hommage aux sportives camerounaises par une dizaine des chanteurs. Notamment, Anne-Marie Nzie, Sissy Dipoko, Gasha, Yeren, Marie Lisson, Lady B, Daphné.

 Dans la salle, l’ambiance monte d’un cran lorsque ces artistes se succèdent sur la scène pour interpréter leurs propres compositions. Akummaah, Frédérique Ottou, Denise Naafa, Sanzy Viany, vont livrer une prestation de haute facture.  Comblées, Christine Manie, Aboudi Onguèné, etc, n’hésitent pas à monter sur scène pour esquisser des pas de danses. Les billets de banque pleuvent sur les artistes. Bien droite sur son siège Céline Eko apprécie aussi le spectacle en battant les mains ou encourageant les chanteurs.

D’après la journaliste sportive Monique Tjouem à l’origine de l’association « Sport et Elles » il est question à travers ce projet de célébrer les sportives camerounaises quelque soir la discipline qu’elles exercent. « Le drapeau du Cameroun flotte de plus en plus dans le monde grâce aux femmes. Nous voulons qu’elles soient reconnues, que les camerounais même ceux des diasporas sachent ce qu’elles font et qui elles sont », explique la journaliste ne service à la Crtv. Elle annonce d’ailleurs d’autres spectacles géants toujousr en l’honneur des Lionnes dans les villes de Yaoundé, Doula et Buéa.


Elsa Kane


Les dernières innovations en vitrine au "village androïde"

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 Du 16 au 18 mai, une foire sur l'économie numérique s'est tenue à Yaoundé au musée national à Yaoundé.

  « Bienvenu au village androïde ». Le message est inscrit en gros caractères sur une banderole à l’entrée du musée national. Impossible pour le piéton de ne pas remarquer cette effervescence inhabituelle. Une centaine de jeunes gens vont et viennent entre des stands décorés de publicités vantant divers produits liés aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Organisé en marge du forum « Investir au Cameroun terre d’attractivités », ce « village androïde » a ouvert ses portes hier au musée national. L'initiative du ministère des Postes et télécommunications est placé sous le thème : « Economie numérique, pôle d’investissement dans le chantier de l’émergence du Cameroun ».  

 Selon Minette Libom Li Likeng, l’objectif de cette foire est de faire connaître les atouts du Cameroun dans le domaine de l’économie numérique. Notamment en ce qui concerne le taux de pénétration de la téléphonie mobile qui est de 75% tandis que le taux de pénétration d’internet tourne autour de 20 %. L’autre atout du Cameroun, souligne le Minipostel, c’est le dynamisme de sa jeunesse. Elle pressente des projets innovants dans les domaines de la santé, de la communication, du e-commerce, etc.

Ces jeunes porteurs de projets sont d’ailleurs venus nombreux à cet événement, le premier du genre au Cameroun. C’est le cas de la Start-up « Gifted Mom ». Créée par Alain Nteff, « Gifted Mom » est une « hotline » mise en place pour permettre aux femmes des villages enclavés de bénéficier d’un suivi prénatal et postnatal. Ceci grâce à des messages et appels téléphoniques à moindre coût.  Pour faciliter l’accès à l’éducation, Yann Nkengne a conçu le « Kwiizi box ». Il s’agit d’ un micro-ordinateur permettant d’avoir accès à des contenus éducatif, des appels et le partage de fichier gratuitement pour des milliers d’étudiants au Cameroun, en Afrique, mais aussi dans  le monde"

Non loin de là se trouve aussi la start-up « Njorku ». Lancé en 2011, ce moteur de recherche aide les jeunes dans pour leur recherche d’emploi au Cameroun et en Afrique.

 Dans le domaine du e-commerce, le public a pu découvrir le site de vente en ligne www.lalala.cmcible les petits vendeurs. « Nous plate-forme cible veut valoriser les produits locaux comme le tapioca, le couscous, etc. Nous permettons aux vendeurs indépendants d’élargir leur clientèle », explique Leaticia Manga. 

Le village androïde aide les jeunes scolaires a recueillir des informations sur les écoles et universités proposant des formations dans les filières du marketing digital ou des Tics. Le programme d’activité prévoit aussi une foire aux projets, des speed dating professionnels. « Nous sommes venus pour participer aux ateliers de formation en tics », explique Joëlle élève ne classe de seconde.

Pour les exposants, c’est une belle initiative à pérenniser. « Les jeunes ont besoin d’un espace pour montrer leur savoir-faire et vulgariser leur action. Je suis content d’être là. C’est l’occasion de faire connaitre mon entreprise et de trouver de nouveaux partenaires. J’aimerais aussi que le gouvernement prenne des mesures pour faire connaître les jeunes entrepreneurs à l’international », souhaite Beaugas-Orain Djoyum, directeur de publication de Tic Mag.com qui fermera son stand le 18 avril à la clôture du village androïde


 Elsa Kane Njiale

Cameroun : quand les start-up pensent aux agriculteurs

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Economie numérique. Quelques plateformes web accessibles aux   « seigneurs de la terre »

Crédit photo:Sabcco


The Farmtech
Les travaux des jeunes entrepreneures en Tic touchent tous les domaines de la vie quotidienne. L’agriculture n’est pas en reste avec des projets comme « The Farmtech ».

Conçu par trois jeunes gens, Amadou Tamboutou. Jim Bakoume et Christian Epanlo, « The Farmtech » est à l’origine une application mobile créée pour aider les agriculteurs à travers des messages sur les prévisions météorologiques, les prix des produits sur les grands marchés, etc. « Nous leurs permettront également d’accéder à des informations pratiques pour améliorer leura production et les mettons en relation avec des clients. En plus de l’application mobile, « The Famertech » se décline sur une plateforme web et propose aussi l’analyse des données agricoles à travers l’agri data », explique Ahmadou Tamboutou.


Agro-Hub

Dans le même secteur, Atem Ernest Lefu, expose son projet Agro-Hub. Contrairement à « The Farmetech », il s’agit surtout d’une agence marketing qui cible les petits agriculteurs. « Nous travaillons aussi avec les acheteurs en vrac et les processeurs. Il est question de relier les petits producteurs à des meilleures pistes de marché. Nous aidons, les acheteurs en vrac à rationaliser leur chaîne d’approvisionnement en leur offrant des contrats de partenariat. Ce qui réduit, le temps, le coût pour établir des relations d’approvisionnement avec les agriculteurs », explique Atem Ernet Letu, Ceo d’Agro-Hub

 (A suivre) 
Elsa Kane Njiale

Cameroun : TeachMetab, une tablette pour promouvoir l’éducation pour tous

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Le village numérique tenu du 16 au 18 mai était un grand moment pour découvrir ce qui se fait dans le domaine de l’innovation technologique au Cameroun. Chercheur et fondateur de l’entreprise VOB-Research, Vincent Onana est venu présenter la tablette éducative 100% camerounaise qu’il a conçue. « TeachMetab est un prototype en cours de développement. C’est une tablette énergétiquement hybride et modulable. Elle a été conçue pour faciliter l’accès au contenu éducatif officiel. Le projet Teachmetab cible les institutions situées dans les zones connaissant un déficit d’enseignants, n’ayant pas accès à l’internet, à l’électricité et aux bibliothèques », explique le jeune chercheur qui est à la phase de conception de la carte mère de sa tablette.
« TeachMetab va aussi faciliter l’accès aux multiples systèmes éducatifs et juridiques propres à chaque pays africain à travers des applications comme TeachMebase, TeachMesecondary, TeachMelaw », explique Vincent Onana.

Le chercheur se heurte actuellement au problème de financement. « Le matériel dont nous avons besoin pour la conception de la tablette n’est pas disponible au Cameroun et coûte cher. Nous sommes venus au village androïde pour faire connaître nos travaux et trouver des investisseurs. En trois jours, j’ai reçu un grand nombre de visites sur mon stand. Le projet intéresse beaucoup de gens. C’est une bonne chose pour la suite et j’espère qu’il y aura une prochaine édition», dit-il optimiste

Elsa Kane Njiale




L’adieu à une légende camerounaise

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Anne Marie Nzié.  Avec une carrière longue de plus d’un demi-siècle, la chanteuse était une figure marquante de la culture. Elle fut l’une des premières camerounaises à chanter avec une guitare.


 « La reine mère » du bikutsi », « La voix d’or du Cameroun », « Mema Anne Marie ».  Les surnoms pour désigner Anne Marie Nzié sont si nombreux qu’on oublie certains. Ils sont le témoigne de l’affection et surtout du respect que tout un peuple témoignait à cette femme qui aura marquée  pendant plus d’un demi-siècle, des générations entière de Camerounais par l’étendue de son talent et sa carrière exceptionnelle.  


La fille à la guitare d’or

 Anne Marie Nzié voit le jour en 1931 à Bibia, petit village de la commune de Lolodorf dans la région du Sud. Elle est l’un de 6 enfants du catéchiste Nzié Nzhiougma et de sa femme Malingué Minanga. Ses parents lui donnent le nom de Mvunga Nzie Anne Marie. Les premières années de La petite Anne Marie ne sont pas très heureuses à cause d’une plaie contractée alors qu’elle jouait avec des amies.  A cause de cette plaie rebelle à tous les traitements où tournoyait des nuées de mouches la jeune Anne Marie connaîtra de long mois de solitude et le rejet. Ce jusqu’au jour où Akoa Abomo, pasteur de l’église presbytérienne la découvre cachée derrière l’église et reprenant sa fausse note, les couplets d’un chant qu’il s’évertuait à enseigner à des choristes plus expérimentés. Anne Marie Nzié n’avait alors que 12 ans mais pour le pasteur Akoa Abomo, elle était un don du ciel.

Sa carrière de choriste va durer un moment jusqu’au retour de son frère ainé Moise Nzié alias Cromwell Nzié dans la maison familiale. Excellent musicien et joueur de guitare Cromwel Nzié, fera de Anne Marie sa complice musicale et l’initie à la guitare hawaïenne. Elle fut l’une des premières camerounaises à chanter avec une guitare.  À deux ils se produisent lors des tournées promotionnelles des Brasseries du Cameroun où Cromwell Nzié est employé comme comptable et agent publicitaire. Mais un jour « il vint à l’esprit de Anne Mvunga (son nom de naissance) de se désolidariser musicalement de Cromwell et d’avancer son nom et ses propres compositions », écrit feu David Ndachi Tagne auteur de l’unique biographie de l’artiste « Anne Marie Nzié : Secrets d’or ».


 Honneurs

Anne Marie Nzié était donc une femme de caractère et même une visionnaire puisque dès sa séparation avec Cromwell sa carrière va prendre une tournure plus spectaculaire. En 1954, elle sort son premier disque « Mabanzé », un 45 tour.  Le 1er janvier 1960, à l'accession du Cameroun à l'indépendance, elle se produira au palais présidentiel aux côtés des pointures comme Ebanda Manfred et Nelle Eyoum, Manu Dibango et Jean Bikoko Aladin, le roi de l'assiko. Sa rencontre puis son mariage avec Franck Denis Nziou va quelque peu freiner cet élan. Cependant vers 1963, Anne Marie qui n’a pas oubliée la musique se présente à un concours de guitare qu’elle remporte haut les mains aux côtés de Lobe Lobe Rameau, Maa Samuel. C’est le début des tournées sur les prestigieuses scènes d’Afrique : Libreville, Alger, Lagos, Dakar puis la voix d’or ira à la conquête du monde à Paris en 1968.

Toutefois malgré sa voix d’or Anne Marie n’a jamais roulé sur l’or. Cependant, en 2008 dans le cadre de ses 60 ans de carrière, une série de manifestations seront organisées à Yaoundé. Le président de la République lui avait aussi offert un logement ainsi qu’une voiture. En 2001, Anne-Marie Nzié est considérée comme l'une des trois Camerounaises ayant marqué le XXe siècle, avec Josépha Mua et Gwendoline Burnley. Elle est la deuxième artiste camerounaise à être faite chevalier de la Légion d'honneur par le gouvernement français. Son histoire est celle d’une femme en avance sur son temps, ayant su s’affranchir des pesanteurs de certaines traditions pour vivre pleinement ce pourquoi elle était destinée : la musique et le chant. Elle laisse une grande famille éplorée.

Elsa Kane

 Discographie

1954, Mabanze (son premier disque, 45 tours)

1985, Liberté (Pathé Marconi Records)

1996, Béza Ba Dzo (Indigo, Label Bleu)

1999, Duo avec avec Wendo Kolosoy

Titres célèbres

 Liberté, Beza ba dzo, Sarah 

Malunda, Mabanze, Ma ba nze. 

 ô pédale des anciens, Mbamba nlem, etc.







Remenber Gaspar Goman

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Art plastique. La peinture disparue en avril dernier à 88 ans était un pionnier en Afrique central. Une exposition hommage se déroule actuellement à l’ifc de Yaoundé.



Gaspard Gománest mort comme il aura vécu. Dans la discrétion. Et pourtant l’homme qui a quitté la scène en avril dernier à 88 ans après un long combat contre la maladie était loin d’être illustre inconnu. Les critiques d’art s’accordent pour dire que Monsieur Gománest l’un des pionniers de l’art contemporain en Afrique centrale.  Au Cameroun, ce peintre né en 1928 à Santa Isabel (actuel Malabo en Guinée Equatoriale) de parents camerounais est surtout connu pour ses sculptures monumentales et ses mosaïques. Notamment, pour la réalisation de la façade d’Afriland First Bank en plein cœur de la rue des banques ou encore celles qui ornent les murs de la direction générale des Impôts à Yaoundé. 


Cependant, l’œuvre de Gaspard Gománest loin de se résumer à ces quelques exemples. Depuis le 16 mai, une exposition hommage à l’Institut français de Yaoundé (Ifc) offre une belle opportunité d’aller à la redécouverte du génie créateur de l’artiste. Elle est organisée par le Centre international pour le patrimoine culturel africain (Cipca) et l’Ifc avec le soutien de l’entreprise Afriland First Bank.

« L’’accent sur l’exposition met l’accent sur la valeur patrimoniale indéniable de l’œuvre de Gaspar Gomán. Une œuvre sensible et maitrisée née avant tout d’un besoin intérieur de produire du beau, qui puise dans les références artistiques occidentales autant qu’elle célèbre l’Homme africain, les cultures du continent et leur diversité », explique Fabiola Ecot Ayissi, la commissaire de l’exposition dans la note de présentation du projet.


A cet effet, « Hommage à Gaspard Gomán» se prés ente sous deux formes. D’un côté une vingtaine de tableaux d’inégales longueurs abordant des thématiques comme la nature, la culture africaine (le masque) et mettant en scène des personnages tels que des danseurs, des chasseurs, des lutteurs et des femmes. Ces personnages sont souvent présentés dans leur plus simple appareil ou vêtu de pagne. Tout dans l’univers de Gaspard Gománrenvoi la tradition : la présence d’objets comme le tambour, les statuettes et même la forme graphique des visages rappelant celle des masques. Une impression confirmée par les analyses de Fabiola Ecot Ayissi.


 « Gaspard Gomána très tôt manifesté un intérêt pour l’art traditionnel en reprenant des masques puis des statuettes qu’il a stylisé progressivement de que la statuette est devenu indissociable de sa création artistique », explique la curatrice. Elle va plus loin et précise que les pièces babungo et bamiléké, fang et punu du Gabon et Ifé du Nigéria étaient familières du peintre. C’est pourquoi elle sont mises en dialogue avec ses tableaux ».


A première vu l’œuvre de Goman parait des plus simples. Pourtant la riche documentation dans deux tables vitrées montre que ce génial artiste formé en Espagne où il a d’ailleurs exposé à de nombreuses reprises, était un chercheur méticuleux. Des croquis réalisés, il y a plus de 50 ans sur du papier sont encore en parfait état. Gaspard Gomán qui a enseigné l’art, l’histoire de l’art et l’espagnol dès son retour au Cameroun en 1972, métrisait l’anatomie. D’où cette précision « chirurgicale » qu’on retrouve dans ces dessins.  Ce n’était un activiste, mais on ressent dans son œuvre, un puissant besoin de montrer la diversité culturelle de l’Afrique avec passion tout simplement. Vendredi à 18h30 à l’Ifc un vibrant hommage lui sera rendu. L’entrée est libre.

 Elsa Kane Njiale

Ils donnent la voix pour leurs mamans

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 Musique. A travers des chansons aux paroles poignantes, Charlotte Dipanda, Elvis Kemayo, Pit Baccardi, Dynastie Le Tigre rendent hommage à ces êtres chers.



Figure centrale de la famille, la mère dans de nombreux foyers, le pilier sur lequel tout le monde se repose. A l’occasion de la fête des mères, de nombreux mélomanes ont choisi de célébrer cette journée en chansons. Le répertoire camerounais est riche de textes en hommages aux mamans. Depuis décembre 2014, « Elle n’a pas vu » de Charlotte Dipanda est plébiscité par des milliers de fans à travers le monde. Extrait de son troisième album « Massa », la chanson aborde un sujet douloureux : la perte d’une mère.


Charlotte Dipanda a su trouver le ton juste, les paroles et la mélodie qu’il faut pour parler de ce sujet sensible. Elevée par sa grand-mère Mispa (à qui elle rend hommage dans l’album éponyme) Charlotte Dipanda parle à cœur ouvert, et dit son regret de ne pas avoir sa mère à ce moment crucial de sa vie où elle est devenue une adulée et respectée pour son talent.


 Bien que la chanson évoque un sujet sensible, Charlotte Dipanda en su en faire une musique douce et apaisante. Il faut se rendre sur les plates-formes de téléchargement mobiles ou encore sur les réseaux sociaux comme YouTube (le titre compte 1810363 de vues), pour mesurer l’écho favorable de cette chanson auprès du public. « Merci Charlotte Dipanda pour cette belle chanson si apaisante. Je me sens moins seule », écrit une internaute.


Un bien précieux


Dans un registre diffèrent mais avec le témoignage, Pit Baccardi a aussi chanté le vide laissé par cette mère qu’il n’a malheureusement pas connu. « Si loin de toi », est l’un des meilleurs titres du rappeur-producteur.

Dans ce morceau de rap sorti en 1999, l’artiste laisse tomber son masque de rappeur pur et dur et se met à nu dans un texte au lyrisme saisissant. Pit Baccardi fait éclater son spleen et dit le sentiment de solitude, qui l’étreint lorsqu’il pense à cette maman morte pendant son enfance. Il parle de ses doutes, de l’envie qui le ronge quand il voit des copains avec leurs mères.

« Je suis en manque maman. Je deviens fou, j’ai pas d’asile. Si loin de toi, je suis si seul, tu me manques maman », rappe-t-il avec émotion.

Comme Pit Baccardi, Elvis Kemayo sais arracher des larmes avec « Mama ». La chanson est sortie il y’a plus de 15 ans mais l’émotion est toujours au rendez-vous lorsque de sa voix claire, Elvis Kemayo entonne chant. La chanson a été postée sur You-Tube en 2009 par un fan souhaitant faire connaître cette mélodie à la jeune génération. Le 28 mai, il était nombreux à poster des messages. Pour les uns, c’est l’occasion de se rappeler au bon souvenir de la « Mama ». Chez d’autres, la chanson a suscité une prise de conscience, ils ont compris qu’une maman est un bien très précieux

C’est d’ailleurs ce que souhaite le chanteur Tonton Ebogo. Dans son tube « Maman Odile », sorti en 2006, le chanteur de bikutsi, fustige les enfants violents avec leur mère. Il clame son amour pour « Maman Odile » et chante sa peur de perdre ce précieux guide. Dynastie Le Tigre n’a rien pu contre l’insidieuse maladie ayant entrainé la mort de sa mère.  Son album « La loi de la nature » comporte cependant un titre en mémoire de ses parents : « Hommage à Papa et Maman ».

Elsa Kane 



Jean Pierre Boep: La saison 2 du Digital Thursday sera ouverte aux entreprises.

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 Spécialiste des innovations technologiques et consultant en développement et marketing digital, il présente les objectifs de la plate-forme Digital Thursday.


Depuis un an des jeunes entrepreneurs ont l’habitude de se retrouver au Gicam à Douala pour des « speed pitching » de leurs projets. De quoi s’agit-il exactement ?
 Le « Digital Thursday » est un mouvement lancé en juin 2015 dans le but de promouvoir l’écosystème technologique du Cameroun. Chaque deuxième jeudi du mois, on invite une dizaine de start-up à venir présenter leurs projets sur un format de 3 minutes. Ceci devant une audience de 250 personnes composée de la communauté Tech, de potentiels investisseurs et des entreprises.  Le passage des speakes est suivi d’une phase questions-réponses. Le but est de donner l’opportunité et la chance à tous ceux qui évoluent dans le développement technologique au Cameroun de vendre leurs projets, leurs idées. Avant la séance de pitch, nous avons une séance d’une formation (coaching) d’une heure pendant laquelle nous apprenons aux participants à créer et animer une communauté facebook et Twitte. A la fin de l’événement, il y a un cocktail pour que les gens puissent continuer à discuter, à créer des synergies pour développer des collaborations plus tard. A chaque édition, on tourne autour de 200 à 250 participants. En 10 éditions, le « digital Thursday » a mobilisé 2500 personnes venues écouter les pitch de jeunes porteurs de projets.

 Comment êtes-vous arrivez à la création de cette plate-forme ?
 C’est très simple. On est parti du constat que nous étions dans un écosystème en construction où les start-up manquent de visibilité. La problématique principale étant le financement des projets, comment a on s’est demander comment aider les jeunes à trouver des investisseurs, comment attirer l’attention ces jeunes qui font des bonnes choses en terme de développement technologique. Il nous a semblé urgent de mettre sur pied cette plate-forme pour montrer ce que font les start-up au Cameroun.

Depuis juin 2015 quel retour avez-vous des participants. L’événement a-t-il un impact sur le développement des start-up ?
Bien sûr. le Digital Thursday a un impact sur les projets qui sont présentés. A titre d’exemple, il y a le projet « Drone Africa » du jeune William Elong dont la soirée de pitch au digital Thursday a été un évènement. A la suite le projet a été fortement médiatisé. Ce qui a permis au concepteur du projet de se positionner durablement dans l’écosystème technologique. Il y a beaucoup de projets qui sont passé ainsi. Certains startuppeurs se sont fait connaître, d’autres ont débauché des contrats avec des entreprises privées comme les brasseries du Cameroun qui nous accompagne depuis le début.

Quelles sont vos perspectives pour les mois à venir ?
Nous sommes en train d’aller au terme de notre saison 1 qui était orientée vers les projets technologiques et les start-up. A partir de juillet 2016, on va entrer dans une nouvelle approche en ciblant les entreprises. Je pense qu’il faut expliquer aux sociétés publiques comme privées ce que le digital peut apporter au développement de leurs entreprises. Comment elles peuvent utiliser le digital pour accélérer leur développement. Voilà à quoi va ressembler la saison 2 du Digital Thursday.

 Propos recueillis par Elsa Kane Njiale 

Ils ont inventé la serviette hygiénique lavable

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Entrepreneuriat social. Les quatre fondateurs de Kmerpad veulent faciliter l’accès des femmes à ce produit indispensable.


C’est à un sujet encore tabou qu’Olivia Mvondo Boum II, Claude-Marie Biya Djokou, Armand Anaba et le professeur Yap Boum II ont décidé de s’attaquer. Celui de l’accès des femmes aux serviettes hygiéniques. Les quatre jeunes co-fondateurs affirment que le problème est réel.
« Le problème peut paraître surprenant en 2. Mais lorsque vous descendez sur le terrain pour aller à la rencontre des femmes, vous voyez ce n’est pas simple pour tout le monde. Certaines qu’elles vivent en ville ou en milieu rural n’ont pas souvent de l’argent pour s’acheter des serviettes hygiéniques qui coûte entre 600 et 1000 F Cfa par mois », explique Olivia Boum II. « En plus de cela, nous avons constaté que les femmes surtout les adolescentes, ne sont pas assez informées sur la santé sexuelle et particulièrement leur hygiène intime. Ce qui est souvent à l’origine de grossesses précoces », ajoute Liza Ngah Fouda, assistante projet.
 Le projet Kmerpad est né de cette volonté de faciliter l’accès des femmes à un produit indispensable et ceci à bas prix. L’initiative s’est concrètement mise en place en 2012 et « Fam » est le nom qui a été donné à la serviette hygiénique lavable.  Elle est commercialisée sous forme de kit et emballée avec du plastique respectant les normes en vigueur. Chaque kit contient 3 serviettes, un sachet imperméable, 3 inserts et un guide d’utilisation. « Pour assurer le confort et la sécurité des femmes, nous utilisons du coton doux absorbant et une couche imperméable », décrit Armand Anaba co-fondateur et responsable opérationnel.

Le projet à l’Elysée
Un kit « Fam » coûte 3000 F Cfa et peut être utilisé pendant deux.. Olivia Mvondo Boum II reconnait que ce prix est encore élevé pour leur cœur de cible. « Nous travaillons à la recherche partenaires », dit-elle. L’équipe n’est pas peu fière du chemin parcouru depuis 2012, elle a déjà ses propres bureaux, un atelier de confection équipé de machines industrielles emploi en permanence 5 couturières, un personnel administratif et d’autres travailleurs saisonniers, une quinzaine de personnes.
Le retour qu’ils ont des clientes est aussi positifs affirme l’équipe. La production se chiffre à 500 kits par mois. Malgré tous des difficultés existent au rand duquel, la distribution. « Fam » est pour le moment distribué dans deux pharmacies ; du Lac et Le Chrystalis (Etoa_Meki) à Yaoundé. Le souhait de Kmerpad est d’étendre ses points de distributions et trouver plus de financement pour continuer la sensibiliser et éduquer les jeunes sur les menstruations.  Parce que Kmerpad est avant tout une entreprise sociale. « Nous voulons dire aux gens que les menstrues ne sont pas une maladie. C’est un phénomène physiologique normal de la femme », dit Olivia Boum déterminée à mener ce combat. Une action qui a permis à Kmerpad de glaner des lauriers à travers le monde. En décembre 2015, été reçu avec à l’Elysée par François Hollande. Ceci dans le cadre de la remise de prix au luareats du prestigieux programme « La France s’engage au Sud ». La même année, elle remporte le prix Madiba 2015 « Vivre ensemble » et le Prix de l'innovation sociale par la fondation Horyou.

 Elsa Kane Njiale

Les visages de la nouvelle littérature camerounaise

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Une plume au service des femmes

Djaïli Amadou Amal. Ses romans sont traduits dans plusieurs langues.

Djaïli Amadou Amal est la preuve que l’on peut être publié par des éditeurs locaux et connaître un succès continentale. Ces deux romans, « Walaandé ou l’art de partager un mari », 2011 et « Mistiriijo, la mangeuse d’âme », 2015 se sont vendus comme des petits pains. Au grand bonheur d’Ifrikiya, sa maison d’édition. Le premier roman a d’ailleurs été couronné du prix de la fondation Prince Claus,  traduit en Arabe et diffusé dans les pays du Magreb et du Moyen-Orient.

A travers une plume à la fois poétique et critique, Djaïli Amadou Amal, s’attaque à un sujet source de polémique : la polygamie. Avec « Walaandé ou l’art de partager un mari », la romancière nous fait pénétrer l’intimité de la famille d’Alhadji Oumarou. L’écrivaine met à nu les sentiments qui agitent les quatre épouses de ce foyer et nous fait entrevoir les effets destructeurs de cette tradition.

 « Pauvre petite fille du Sahel, privée d’éducation scolaire. D’ailleurs à quoi lui servira d’apprendre à lire et à écrire ? On a pas besoin de ça pour se marier et tenir un foyer. Pauvre petite femme, livrée un soir dans la chambre d’un inconnu qui a payé la dot et qui a tous les droits sur elle », écrit-elle à l’entame de son livre.

Une peinture lucide des réalités africaines ayant permis à Djaïli Amadou Amal de s’imposer comme une auteure engagée et surtout une plume au service de la cause de femme.  En pouvait-il être autrement pour une femme ayant elle-même connue les affres de la polygamie. Mariée à 16 ans pour respecter la tradition, aujourd’hui la belle egyto-camerounaise, file le parfait amour avec Badiadji Horeotowdo, lui-même écrivain.

« Mistiriijo, la mangeuse d’âme » son second livre est venu confirmer son talent. Le livre est une critique de ces croyances transformant toute vielle femme et sans descendance en une sorcière. Le livre est construit de façon originale. L’auteure a situé son texte dans les années 2005 avec des flash-back ramenant le lecteur dans le Maroua des années 1940. « Mistiriijo, la mangeuse d’âme » est parsemé de proverbes peuls.  Une autre caractéristique de l’écriture de cette diplômée en gestion commerciale qui s’est aussi fixée l’objectif de promouvoir la culture du Sahel et la culture camerounaise en général.  Raison pour laquelle, elle est publiée chez des éditeurs locaux. « Je souhaite que mes compatriotes aient accès à des livres à moindres coûts », soutient la romancière.

Un enfant du pays

Max Lobé. Installé en Suisse, le romancier s’est taillé une belle place dans l’univers littéraire mondial.

Il n’est pas encore très connu dans son « Mboasu » natal. Mais outre atlantique, Max Lobé est sur les feux de la rampe. Salués par la critique, ses romans sont des succès commerciaux. Les médias occidentaux comme le quotidien Suisse, Le Temps ou le site internet Jeune Afrique.com lui ont consacré plusieurs articles. L’écrivain de 30 ans est en pleine promotion de son troisième roman « Confidences » paru aux éditions Zoé en février 2016.  Le roman est inspiré d’un de ses séjours effectué en 2014 au Cameroun. Un voyage l’ayant conduit sur la tombe de Ruben Um Nyobé mort assassiné en 1958. 
Dans « Confidences », Max Lobé se réapproprie l’histoire de la guerre de l’Indépendance et de la mort du nationaliste Ruben Um Nyobé. Max Lobé campe son histoire à travers le récit d’une femme âgée : Ma Maliga. Un personnage haut en couleur, symbole de toutes ces femmes ayant combattu la puissance coloniale pas seulement aux côtés de leurs époux mais de façon engagée.  Et pour une fois, le Cameroun occupe une place prépondérante dans le roman de ce jeune partie à 18 ans poursuivre ses études en Suisse. « Mon identité est liée à l’histoire cachée des indépendances », dira-t-il d’ailleurs à Jeune Afrique.com.

Si « Confidences » est venu assoir sa notoriété, c’est surtout son deuxième roman « 39, rue de Berne », éditions Zoé 2013, qui a relève le natif de Douala au grand public.  Le livre décrit avec humour et finesse, « les paradoxes et les souffrances d'un tout jeune homme noir et homosexuel ». En 2014, le livre sera primé du prestigieux prix « Roman des romands ». 

La même année, ce grand adapte des figures de la littérature africaine comme Birago Diop, Aminatou Sow Fall revient avec « La Trinité Bantou ». Un autre succès avec lequel le prolixe romancier remporte le select prix de l’Académie romande en 2015. On comprend donc pour quoi le magazine Forbes l’a sélectionné cette année parmi les 30 jeunes leaders africains les plus promoteurs.  A ce propos Forbes écrit : « L’œuvre de Max Lobé se caractérise par son habilité à retranscrire avec justesse, les maux de notre époque ».

Ecrire pour la mémoire

Hemley Boum. Avec à son actif trois romans, l’auteure s’est imposée dans le landerneau littéraire d’Afrique francophone.
Crédit photo : Florian Ngimbis

 Elle a le contact facile Hemley Boum. Ce ne sont pourtant pas les sollicitations qui manquent depuis son arrivée au Salon internationale du livre de Yaoundé (Silya). Entre les journalistes désireux de l’avoir pour des interviews, les tables rondes à animer et les rencontres avec un public avide d’échanges, la romancière réussit à trouver du temps pour chacun. Un petit sourire flottant sur ses lèvres, elle se laisse volontiers mitrailler par des chasseurs de stars et autres paparazzis.  Hemley Boum est l’une des têtes d’affiches les plus attendues de cette deuxième édition du Silya. Depuis l’ouverture de ce banquet littéraire, les conversations tournent autour de son œuvre et davantage sur« Les Maquisards » publié en mars 2015 aux éditions « La Cheminante ». 

Ce roman bouleversant s’inspire d’une page sombre de l’histoire du Cameroun : la lutte contre les colonisateurs pour l’indépendance du pays. L’auteure a choisi une trame mettant en scène dans une sorte de saga familiale, cinq générations de compagnons de lutte de Ruben Um Nyobé.  Le livre fourmille de détail d’autant que la romancière s’est appuyée sur une bonne documentation pour construire son récit. Pour Hemley Boum, il y avait urgence d’écrire sur ce sujet douloureux.

 « Il fallait démystifier le tabou et restaurer la mémoire. Plus important encore montrer la grandeur d’un peuple qui a su lever et dire non à l’oppresseur », dit-elle. Et quand on lui demande si elle pense que ce pan d’histoire intéresse la jeunesse d’aujourd’hui. Elle s’arrête un instant sourit. Pour cela ne fait un aucun doute. Au-delà du caractère politique qu’on donne souvent à la lutte pour l’indépendance, le combat des maquisards est une vraie leçon de patriotisme. Pour elle, la jeunesse doit savoir que c’est à des petites gens, des paysans sans connaissance du monde que nous devons la première tentative d’articulation de l’idée nationale au Cameroun.

 Des convictions fortes d’une intellectuelle que ces études ne destinaient pas forcement au métier d’écrivain. Titulaire d’une maitrise en sciences sociales, elle a aussi un troisième cycle de commerce extérieur et un Dess est marketing et qualité. Des diplômes obtenus entre Yaoundé et Lille.  Sa vision du rôle de l’écrivain est simple et rejoint celle de l’illustre Aimé Césaire : « être la bouche de ceux qui n’ont point de bouche », combler les vides en racontant ces histoires qu’on ne dit pas toujours.

 Un engagement qui a contribué à son sacre comme grand prix littéraire de l’Afrique noire 2015. Depuis, l’auteure à l’allure de mannequin fait partie du cercle des 10 écrivains camerounais récompensés par ce prestigieux prix littéraire.  Ceci avec seulement trois livres à son actif.  Une récompense suprême pour une auteure plein d’avenir. En 2013 déjà, elle avait raté de peu, le très convoité prix Ahmadou Kourama pour son deuxième roman « Et si d’aimer ».


Elsa Kane Njiale 
(suite page suivante)

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Au Cameroun, les livres cherchent lecteurs

L’éloignement des bibliothèques, la pauvreté des fonds documentaires, le faible pouvoir d’achat des populations, le désintérêt de certains parents et l’absence d’une politique du livre ne facilitent pas toujours le développement d’une culture du livre au sein des populations.



 Quel est le dernier livre que vous avez lu ? La question paraît simple et pourtant beaucoup de personnes à qui nous avons interrogé sur ce point ont eu du mal à répondre. Sur un échantillon de 10 personnes certains ne s’en souvenaient plus. La plupart ont cité des œuvres littéraires inscrits il y a des années au programmes de l’enseignement secondaire comme : Les Bimanes, Balafon, Une saison blanche et sèche ou encore, La Croix du Sud, etc. Des réponses qui donnent du crédit à la pensée populaire selon laquelle les camerounais ne lisent. En réalité, la relation des camerounais avec le livre et beaucoup plus complexe et repose sur plusieurs facteurs.

Tamara Medja fait partie de ces camerounais pour qui le livre est une véritable passion. Depuis l’annonce de l’ouverture du Salon internationale du livre de Yaoundé ce jour au musée national, la jeune femme ne tient plus en place. L’idée de rencontrer de grosses plumes comme Calixte Beyala, Hemley Boum, Max Lobé, Eugène Ebodé Gaston Paul Effa, Pabe Mongo, l’enchante.


 « Petite j’étais un vrai rat de bibliothèque. Je passais des heures à dévorer toutes sortes de livres. Enfant, ce sont les Bd comme Kouakou, Mickey qui m’intéressaient. Adolescente, j’ai découvert les romans à l’eau de rose comme Harlequin. Aujourd’hui, je lis des romans comme les classiques français et la littérature négro africaine, des essais sur la politique, l’histoire et les questions de psychologie », explique la jeune dame. Ce goût des livres lui a été transmis par une maman professeur de français et elle-même grosse lectrice.


 « Il y a toujours un livre qui traîne quelque part dans la maison et l’habitude est venue spontanément. Chez nous, tout le monde lit surtout que la maman avait pris soin de nous inscrire à la bibliothèque où nous passions des heures pendant les vacances. Une fois adulte, je me suis inscrite à l’Institut français de Yaoundé. C’est plus proche de mon lieu de service et j’y vais deux fois par mois pour emprunter des livres. Je lis en moyenne trois livres par mois mais tout dépend du volume des pages. En vacances, il m’arrive de lire un livre en trois jours », dit-elle.


Si Tamara Medja a grandi dans un univers où tout la prédisposait à aimer la lecture, ce fut pour John Kampoer une découverte spontanée. Cette relation étroite avec le livre est d’ailleurs à l’origine de sa carrière de bibliothécaire. « C’est un outil à la fois pédagogique et ludique. Il y a rien de mieux pour initier la lecture aux enfants. Je lis un peu de tout mais mes préférences vont aux ouvrages de connaissances générales et sur la culture africaine. Je profite des foires, des salons, où alors je vais sur des bibliothèques en ligne pour en acheter. Au fil des années, je me suis constitué une petite bibliothèque privée que je conserve jalousement parce que le livre est un bien précieux », affirme le doctorant en histoire.

Pauvreté documentaire


Un avis que partage Emmanuel étudiant Il n’est pourtant pas un lecteur assidu. « Le livre est moi pour un outil scolaire. Je ne lui accorde aucune autre fonction. S’il n’y avait pas l’école et toutes ces recherches que je dois faire dans le cadre de la rédaction de mon mémoire, je n’ouvrirais pas un seul livre. Je trouve que c’est un plaisir solitaire qui ne correspond pas à mon tempérament » dit-il.   

Vendeur en boutique, Claudel Ndi reprend à son compte la thèse selon laquelle les noirs ont la culture de l’oralité et non de l’écrit. « Ce que vous vous découvrez dans le livre moi je l’apprends en ecoutant les gens parler », dit-il sentencieux.


 Au-delà du discours sur la culture orale des camerounais plusieurs autres facteurs sont à l’origine du désintérêt du public pour les livres. L’éloignement des bibliothèques existantes, la pauvreté des fonds documentaires découragent souvent les lecteurs. « Il y a quelques années, je suis allée dans une bibliothèque publique pour prendre un abonnement. Mais le décor vieillot m’a vraiment découragé. On trouvait surtout les livres d’auteurs étrangers et très peu d’ouvrages récents ou sur le Cameroun. Parfois nous avons comme l’impression qu’il n’existe pas de véritable bibliothèque au Cameroun à côtés des centres culturels étrangers qui sont là pour vendre leur culture et de quelques initiatives privées.», déplore Clotilde Etoga, secrétaire.

Bibliothèque mobile


Pour Rose Alima, étudiante en édition à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), l’environnement dans lequel elle a grandi ne la prédisposait pas à s’intéresser aux livres. C’est une fois adulte qu’elle va découvrir les bienfaits de la lecture. Mais son plus gros problème, c’est de trouver les livres qui lui plaisent. « Ceux d’auteurs camerounais célèbres n’arrivent pas facilement au pays. Il faut parfois passer la commande en France par exemple et cela revient encore plus cher. Alors je profite des salons comme le Silya ou des promotions pour acheter les dernières nouveautés auprès des écrivains invités», dit-elle.



Face à ces difficultés, des bibliothèques privées ont lancé des initiatives pour faciliter l’accès des populations aux livres. Depuis mars 2016, le Centre de lecture et d’animations culturelles   (Clac) de Minboman s’est doté d’une bibliothèque mobile. Elle sillonne les quartiers de Yaoundé pour promouvoir le livre auprès des plus défavorisés. « Le livre c’est comme le vélo, une fois qu’on a pris goût, on ne peut plus le perdre », pense Tamara Medja.



 Elsa Kane


Le journal intime d’une célibataire

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Livre. Avec « Le roman de Nadine », Léa Ngo Dibong raconte l’histoire d’une française qui décide d’écrire un livre pour sortir de la pauvreté.


Il y a des livres dont la trame est souvent difficile à saisir. Des romans qui vous entraînent dans une histoire au suspense leplus total. « Le Roman de Nadine » n’est pourtant pas un policier, encore moins un triller. Léa Ngo Dibong raconte la vie presque ordinaire d’une quadragénaire vivant à Paris. Son héroïne est une française de souche précise-t-elle.  Ronde aux cheveux bruns, Nadine travaille comme baby sitter à domicile pour des particuliers très riches. Son salaire de 1000 euros (environs, 655957 F Cfa), lui permet à peine de joindre les deux bouts. Un matin pourtant, elle a la surprise de trouver un billet d’invitation pour un week-end en amoureux dans un hôtel cinq étoiles.  Après des mois de privation, son compagnon a décidé de lui offrir ce luxueux séjour. Tout se passe bien jusqu’au jour où « son mec à elle », lui apprend que ce voyage est le premier et le dernier de leur histoire d’amour.
 Effondrée par la rupture mais bien décidée à revivre ces moments de rêves, Nadine comprend qu’elle devra désormais compter sur elle-même pour s’offrir « les bonnes choses de la vie » et choisie de se lancer dans l’écriture d’un livre. A cette occasion, elle emporte le lecteur dans les méandres d’une vie faite de mauvais choix. A 26 ans, elle était déjà mère 5 enfants conçus dans des circonstances difficiles. Le premier à 16 ans à la suite d’un viol, le second avec un camarade de classe qui la délaisse ensuite. Le troisième à 22 ans avec un homme marié qui la paye pour avoir une fille, le quatrième avec un africain qui souhaite l’épouser mais qu’elle quitte pour un riche italien marié. Eloignée, de ses enfants repris par leurs pères, Nadine vit aussi sans nouvelles de ses parents et de ses frères et sœurs. Sa solitude est grande et sa peine lourde.
Ecrit à la troisième personne du singulier, « Le Roman de Nadine » surprend par le style narratif utilisé par l’auteure. Diplômée de gestion en hôtellerie-restauration, Léa Ngo Dibong installée en France n’a pas divisé son œuvre en chapitres. C’est une histoire racontée d’une seule traite. La platitude de ce livre peut aussi déranger certains lecteurs. Toutefois comme bons points, Léa Ngo Dibong qui a décidé « entre deux biberons » d’écrire montre[bn1]  en accord   avec l’écrivain Honoré de Balzac qu’un personnage ordinaire peut être un héros de roman.
Elsa Kane
 Le Roman de Nadine
 Léa Ngo Dibong
St Honoré Editions Paris






L’homme qui met du fromage bio dans nos plats

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Alain Soumelong.  Dans le Mt Manengouba, il transforme le lait de vache frais et naturel en fromage de type pâte dure.

Alain Soumelong et une touriste.
Alain Soumelong est un fermier installé à Mbouroukou petit village de l’arrondissement de Melong, département du Moungo, région du Littoral. Du 15 au 16 juin, il a délaissé son bétail, ses 5 employés pour railler Yaoundé dans le cadre du forum national sur le lait organisé par le ministère de l'Elevage, des pêches et des industries animales. Dans ses bagages, des pots de yaourts, des boites de beurre et surtout du fromage made in Cameroon. Un savoir-faire qu’il est venu présenter au grand bonheur du public ravi d’apprendre que du fromage soit produit sur place. 

 D’ailleurs de tous ses produits, les 25 kg de fromage amenés de Melong se sont vendus comme des petits pains à raison de 10000 F Cfa, le kilogramme et 5000 F Cfa, le demi-kilogramme.  « J’ai tout vendu. Les clients n’ont rien laissé », se réjouit le fromager. Avant d’ajouter : « mon fromage est un produit 100% bio. Il fait avec du lait de vache frais et naturel. C’est du fromage de type pâte dure que j’ai baptisé le tome du Mt Manengouba », affirme le fromager.

Tout commence en 2010, lorsque Alain Soumelong parle de son projet de transformation des dérivés du lait à un ami. Celui-ci le met en contact avec sa sœur spécialiste de la production, de la transformation des produits laitiers. Deux ans après le lancement de son projet, celle qu’il présente comme son mentor décède. Mais Alain Soumelong ne lâche pas prise et se bat pour continuer le projet. Dans son village à Mbouroukou, où il recruté 5 personnes, la transformation du lait en fromage se fait encore de façon traditionnelle et manuelle. 
« Je ne possède pas encore une unité de transformation moderne. J’ai quelques vaches qui me permettent d’avoir du lait frais. Pour compléter cette production, j’achète du lait auprès des éleveurs dans le versant est du Mt Manengouba », explique-t-il. Ce qui lui permit de produire 150 kg de fromage  par mois. Alain Soumelong reconnaît que la production est encore faible par rapport à la demande. Le laitier explique cette situation par les nombreuses difficultés auxquelles, les fermiers comme lui font face.

Il cite l’enclavement des zones de production qui ne facilite le transport des produits laitiers et leurs dérivés. Cela a une incidence sur la distribution. Actuellement, une seule boutique « Africa Bio » située à Bonapriso à Douala vend les fromages et les yaourts d’Alain Soumelong.  Lui  même commercialise ses produits de façon directe à des touristes venus d’Europe et des Usa et à quelques ambassades à Yaoundé.

Autres difficultés, le manque de moyens financiers. « L’accès aux financements n’es vraiment pas facile. C’est pourquoi lorsqu’on m’a invité au forum national sur le lait, je n’ai pas hésité un seul instant à venir. Il faut que l’Etat appuie notre filière pour que nous puissions valoriser notre production et améliorer la transformation, la conservation et la distribution de nos articles », souhaite le patron de la laiterie du Mt Manengouba qui croit dur comme le fer que le lait est une filière d’avenir pour le Cameroun.

« Vous voyez qu’en dehors des grands bassins que sont les régions du grand Nord et du Nord-Ouest, la production du lait se répand aussi dans le  Littoral, le Sud et le Centre », dit-il enthousiaste et content que le gouvernent ait compris les enjeux du développement de la filière lait.
En effet, au cours du forum national, des pistes ont été évoquées pour donner un second souffle à la production locale. L’Etat envisage entre autres l’approvisionnement en vaches de race laitière, le désenclavement des zones de productions, un meilleur accès des producteurs aux financements et au marché. De quoi redonner de l’espoir à Alain Soumelong et à tous les autres acteurs de la filière.  

Elsa Kane Njiale 

 Filière lait au Cameroun : quelques faits et chiffres

  Les grands bassins de productions du lait sont : le grand Nord et le Nord-Ouest. Mais depuis quelques années, la production du lait se répand aussi dans les régions du Littoral, du Centre, du Sud.


 31 milliards de F Cfa,c’est la somme dépensée par les opérateurs économiques camerounais  en 2015 pour importer du lait.  Le Cameroun accuse un déficit de production de plus de 170 000 tonnes par an puisque la production nationale cumule à 125 000 tonnes seulement pour une demande estimée à 297 000 tonnes.


 Yaourt frais,fromage bio, yaourt au miel, beurre au lait, tels sont les produits transformés par les artisans locaux. 




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